Shaun prend le taxi à Téhéran…

15 mai 2015

et s'écrie : Jamais de la Vie… Hum hum, le titre de ce billet est un peu tiré par les cheveux ! Tout ça pour vous dire que je suis allée trois fois au ciné en 7 jours !
Non, non je ne me reconvertis pas en critique ciné. Mais, dans mon bout du monde, quand les films sont programmés, faut pas louper la séance. Je pourrais avoir mauvaise conscience : rapport à des oraux que je dois passer les jours prochains. Mais une formatrice m'a disculpée en disant l'autre jour qu'il ne fallait surtout pas s'arrêter de vivre et continuer à faire ce qu'on aimait… Mais je vous rassure, je n'ai pas touché à ma MAC qui trépigne d'impatience (je sais rester sérieuse quand il le faut). Donc trois films : deux en solo et un à 4 (dans la famille, on est fan de Shaun).

Jamais de la Vie de Pierre Jolivet
Sujet intéressant sur un homme qui reprend sa vie en main,
mais ce thriller laisse un peu sur sa faim…
à voir si comme moi vous adorez Olivier Gourmet,
formidable une fois encore dans ce rôle.

Taxi Téhéran de Jafar Panahi
Ours d'Or au festival de Berlin 2015
Un ovni cinématographique. Pour tromper la censure qui lui interdit de faire des films*, Jafar Panahi a inventé un dispositif original : il conduit un taxi dans Téhéran et filme avec trois petites caméras les passagers avec lesquels il engage la conversation. Ce qui met mal à l'aise au premier abord, c'est qu'on se rend compte assez vite que les dialogues sont très écrits. Dans ce faux documentaire, les "vrais-faux" clients sont joués par des "amis" du cinéaste, comédiens complices non-professionnels, qui ont bien voulu eux-aussi braver la censure. Au fil des scènes, toujours cocasses, les pseudo clients et Jafar Panahi lui-même dénoncent (parfois de façon un peu trop appuyée) les travers de la société iranienne, du pouvoir des mollahs et de la censure. Le procédé du film est habile, malin, et est finalement un formidable pied de nez au régime iranien. Un film réalisé et joué par des résistants courageux qui célèbrent la liberté. Je le conseille donc fortement !
* Jafar Panahi a été condamné en 2011 à de la prison et à vingt ans d'interdiction de pratiquer son métier de réalisateur, d'écrire des scénarios, de parler aux médias et de quitter le territoire iranien.